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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/94

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ment à prendre toutes les mesures militaires nécessaires au succès de la cause de Chanda S. ; sinon, ce n’est pas par la seule voie de la persuasion que celui-ci serait devenu possesseur de la nababie d’Arcate et la délibération n’aurait eu aucun sens. La Compagnie prétendra au contraire que Dupleix n’était nullement autorisé à faire la guerre, de quelque façon que ce fût, et qu’il devait par conséquent en supporter tous les risques, c’est-à-dire tous les frais. Nous verrons à la fin de cet ouvrage les arguments qui furent alors exposés de part et d’autre ; ils constituent tout le procès que Dupleix eut à soutenir contre la Compagnie ; il nous suffit en ce moment de signaler l’importance de cette délibération, puisqu’elle devait être si fertile en événements de toute sorte. C’est elle qui fut le point de départ de la politique nouvelle que Dupleix va inaugurer et qui consistera à essayer d’établir dans l’Inde pour la Compagnie et pour la France un empire assez étendu pour procurer à l’une et à l’autre des fonds qui dussent suffire à toutes les nécessités de l’administration et du commerce. Mais cette politique, qui se déroulera avec la fatalité d’un fleuve qui porte ses eaux à la mer, il n’est pas sûr que, même en 1749, Dupleix en ait conçu ni prévu le développement. Nous n’en voyons le premier exposé réellement dogmatique qu’en 1753, alors que les cartes du destin étaient déjà abattues et que la partie était perdue. En 1749, c’est le simple hasard ou, si l’on préfère, une occasion favorable qui détermina la politique de Dupleix et certainement, celui-ci ne l’eut pas conçue s’il n’avait eu des troupes disponibles pour la réaliser.


Avant d’en suivre le développement, arrêtons-nous un instant et voyons ce qui se passait du côté des Anglais.