Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rendre gorge, il demandait qu’on lui envoyât de l’armée du Décan Chek Ibrahim avec ses cipayes.

Le pays passait pour riche en diamants ou autres mines précieuses. Dupleix envoya tout exprès pour les reconnaître et les mettre en valeur un nommé Dumont, fort expert en la matière. N’est-il pas de l’essence d’une colonie nouvelle d’être toujours riche en minerais divers ? Il se trouva que Dumont ne découvrit rien. Cet essai ne découragea pas Dupleix, qui se proposa de le renouveler l’année suivante sur d’autres bases : un Chinois était venu lui proposer un procédé des plus simples pour assécher rapidement les eaux les plus abondantes. Il est à présumer que cette méthode ne fut même pas mise à l’épreuve. Le Godavery pas plus que la région de Mazulipatam ne possèdent de mines d’aucune sorte ; la richesse du pays n’était ni dans ses rivières ni dans son sous-sol, mais dans la terre elle-même qui convenablement irriguée pouvait donner de grandes quantités de riz.

Au point de vue religieux, le pays fut partagé entre les Jésuites et les Capucins, chacun ayant trois aumôneries. Les Jésuites eurent le sud jusqu’à la Quichena, y compris l’île de Divy ; les Capucins eurent le nord. Le règlement de cette affaire ne dura pas moins de huit mois. On sait combien ces deux missions qui voisinaient déjà à Pondichéry, étaient jalouses de leurs prérogatives respectives et fort âpres à se partager les royaumes de la terre. Un jésuite, le P. Martin, s’était offert dès le mois de décembre 1752 à mettre en valeur l’île de Divy en faisant venir de l’intérieur une partie de sa mission ; son concours fut accepté avec reconnaissance.

Moracin compléta l’organisation administrative de la région en plaçant Dulaurens jeune à Montepelly et Duplan de Laval à Condavir. Ce dernier ne fit que passer