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nous sont encore fournis par une lettre que Bussy adressa d’Ellore à Dupleix le 5 août suivant.

Arrivé à Bezoara, le commandant constata que l’une des causes qui avaient concouru à rendre nos domaines infructueux était que leur acquisition avait été considérée avec une sorte d’indifférence sinon par Moracin du moins par ses agents et qu’ils avaient donné peu de soin à la rentrée des revenus, dont les zemidars s’étaient emparés en partie, sans être inquiétés. D’autre part il était dû cinq mois de solde à l’armée d’Ibrahim et l’on avait rien retiré des provinces d’Ellore et de Moustafanagar données le 16 avril à Ibrahim et qui lui avaient été reprises presque aussitôt pour les attribuer à Assenalybeck, ancien divan de Néamet oulla kh., puis de Jaffer Ali et présentement fermier de Condavir. Quant à Viziam Raja, il n’avait rien donné en dehors des trois laks versés pour obtenir les fermes unies de Chicacol et de Rajamandry.

Dressant alors l’état des dépenses de son armée et celui de ses dettes depuis le 1er septembre 1753 jusqu’en novembre 1754, Bussy arrivait aux chiffres suivants, où ne figure ni la solde des Européens ni la dépense de l’artillerie.

Dettes à payer et dépenses de l’armée :
à Ibrahim pour six mois, à raison de 50.000 rs. par mois 300.000 rs.
aux troupes noires que Bussy avait amenées avec lui et à celle restées à Aurengabad, 328.000 rs.
emprunts contractés dans le Décan dont Bussy s’était porté caution avec Calender kh, 486.225 rs.
dû aux marchands, zemidars, etc, 300.000 rs.