Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le déploiement de nos forces était cependant nécessaire pour rendre les négociations plus faciles. Les prévisions de Bussy ne le trompaient pas. Aussitôt que Jaffer Ali apprit l’approche de nos troupes, il se hâta d’envoyer sa femme et ses enfants à Vizagapatam sous la protection des Anglais et lui-même se réfugia chez les Marates de Nagpour (fin février). Sa retraite fut d’ailleurs facilitée par un kaoul ou passeport de Chanavas kh. et de Bussy.

11 fut dès lors plus aisé à Moracin de causer utilement avec Viziam Raja. Panon, chef de notre comptoir de Narzapour, alla le trouver et fut assez heureux ou assez habile pour le décider à venir jusqu’à Mazulipatam. La discussion fut rude et longue. On arriva pourtant à mettre la dernière main aux affaires déjà convenues, c’est-à-dire la ferme de Chicacol et de Rajamandry pour le prix de seize laks, sous déduction de quatre laks déjà prélevés par Jaffer Ali. Enfin le 25 mars, Viziam Raja paya comptant trois laks et passa un écrit par lequel il s’engageait à régler les neuf qui restaient en trois payements égaux, de deux mois en deux mois : le dernier terme devant écheoir à la fin de septembre. Viziam Raja partit de Mazulipatam le 2 avril, après avoir reçu selon l’usage quelques présents et curiosités. Comme il se défiait des paliagars de ses nouvelles dépendances, il demanda un détachement pour les tenir en respect et Moracin lui donna 80 soldats, quatre pièces de canon et 400 cipayes d’élite, sous les ordres de Dugrez.

Cette petite troupe et celle du raja n’avaient pas atteint Rajamandry qu’on apprit que Jaffer Ali en se rendant auprès de Ragogy avait rencontré Janogy avec un parti de 2.000 Marates, qui se dirigeait vers le Bengale. Il le persuada de profiter de l’absence de Viziam Raja pour pénétrer dans la province de Chicacol et l’on trouva un