Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la guerre ou la paix ne se décideraient véritablement que le jour où les deux armées se trouveraient en présence. Si Balagi avait des partisans dans l’entourage même du soubab, Salabet avait également des intelligences dans le camp marate. Suivant les conseils de Dupleix, Bussy était entré en rapports avec Tara Baye et avec d’autres Marates qui, par haine ou par crainte du péchoua, tournaient plutôt leurs espérances de notre côté. Ces négociations suivaient un cours favorable. En cas de guerre, Tara Baye devait nous fournir 30.000 hommes et prendre à sa solde l’armée de Salabet j., une fois qu’elle aurait passé la Bhima ou Ganga.


Ce fut le parti de la guerre qui l’emporta. Les causes en sont toutefois plus lointaines qu’elles ne paraissent. En mourant, au début de l’année 1750, le roi des Marates, Shao, avait confié la régence sous son jeune sucesseur au péchoua Balagirao, un des sept conseillers du royaume. La tante du jeune prince, Tara Baye, vieille femme de la plus grande énergie et veuve de Ram Raja, mort en 1700, enleva le nouveau roi et s’enferma avec lui dans Sattara, suivie de deux des conseillers du royaume. Balagirao leva contre elle 80.000 cavaliers. La guerre se prolongea sans produire d’événements décisifs. À la fin, Tara Bye, désespérant de triompher, s’adressa à Salabet j., au moment où ce prince venait de monter sur le trône. Ce fut pour dénouer cette coalition bien plutôt que dans une pensée hostile à l’égard du Décan que Balagirao avait pénétré dans ce pays. On a vu comment il conclut la paix. Revenu à la côte, au lieu de presser la guerre contre Tara Bye, il alla prendre ses quartiers d’hiver à Pouna.

Les appels de cette princesse non moins que la crainte de voir Balagirao s’unir à Gaziuddin, déterminèrent