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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/30

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du canon et de la mousqueterie, Bussy offrit au soubab de la part de Dupleix 24 roupies d’or qui furent reçues avec les marques de la plus grande reconnaissance.

Le même messager annonça que Dupleix ne tarderait pas à recevoir les titres plus honorifiques que substantiels de Zafer jing et d’aftazary maïmarata et la dignité plus effective de nabab d’Arcate dont il avait déjà obtenu les paravanas de Muzaffer j. et de Salabet j. Plus de 100.000 rs. avaient été dépensées pour payer les influences et démarches nécessaires. Le firman de la nababie arriva le 13 octobre à Aurengabad et fut aussitôt transmis à Pondichéry. On a vu, au récit des affaires de Trichinopoly, pourquoi Dupleix n’en fit présentement aucun usage et se contenta de placer le document en ses archives.

Pour couronner ces succès, Bussy proposa d’envoyer une double ambassade au roi de France et au Mogol, et s’offrit lui-même pour remplir la seconde, tandis que Kerjean irait à Paris. Par malheur, celui-ci éleva des prétentions financières qui parurent exagérées ; il ne jugeait pas pouvoir faire figure honorable à la cour sans apporter 10 à 15 laks de présents. Quant à Bussy, les nécessités de la guerre l’obligèrent personnellement à ne pas quitter le Décan, et, bien qu’à regret, on renonça à l’une et à l’autre mission.

Bussy travaillait évidemment pour la gloire du nom français et pour celle de Dupleix en voulant étendre jusqu’à Delhi notre action diplomatique ; mais il ne dédaignait pas non plus — et c’était légitime — les avantages personnels qui pouvaient en résulter pour son ambition ou pour ses intérêts. « J’espère, écrivait-il à Dupleix le 11 septembre, que vous présenterez ma bonne volonté et mes services en Europe de façon à me faire honneur…