Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/327

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sance à notre égard pour une médiation qui les avait sauvés d’un désastre, on ne voyait pas le motif de se repentir d’un bienfait dont le souvenir pouvait servir d’exemple. Parce qu’on pouvait avoir à se plaindre de leur chef et même du gouverneur de Bombay, ce n’était pas une raison pour envelopper la nation tout entière dans ce grief.

Dans un même ordre d’idées, la Compagnie n’approuvait pas que dans sa correspondance avec Saunders, le gouverneur de Madras, Dupleix englobât presque toujours la nation anglaise elle-même dans ses griefs et ses reproches. Quelques-uns de ses articles étaient écrits avec un ton de hauteur qui marquait pour nos rivaux un mépris trop humiliant.

Les affaires du Carnatic et du Décan retenaient ensuite l’attention de la Compagnie. Dupleix lui avait écrit qu’il n’attendait plus que le firman confirmatif du Mogol pour agir et, si l’affaire de Trichinopoly se terminait, prendre des arrangements en conséquence. La Compagnie ne trouvait pas bon que sans lui donner le temps d’en recevoir la nouvelle, d’y réfléchir, et d’en marquer à Dupleix son sentiment, celui-ci décidât seul et sans hésiter. Et elle ajoutait :

« Nous vous avons déjà fait sentir combien de pareilles irrégularités doivent déplaire à la Compagnie, et bien loin que ce projet puisse être de son goût, nous vous défendons très expressément de songer à cet agrandissement ni à tout autre auquel les différentes circonstances pourraient vous donner lieu de penser.

« Nous avons jusqu’ici envisagé les concessions que l’on nous a faites comme une récompense des services que la nation a rendus et comme un dédommagement des dépenses que nos secours ont occasionnées. »

Les concessions voisines de Pondichéry, de Karikal et de Mazulipatam sont à notre bienséance, pourvu toutefois qu’elles n’aient pas trop d’étendue. C’est une ressource utile pour l’aug-