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projet qui essayait de concilier les propositions contradictoires de novembre 1753 et de février 1754. Ce projet, approuvé le 24 avril par la cour des directeurs, fut remis à Duvelaër le 26 ; suivant les suggestions du 23 février, il comportait l’envoi dans l’Inde de commissaires pour traiter d’abord d’un armistice, puis de la paix. Duvelaër remit la réponse de sa compagnie le 8 mai ; il n’y avait guère de divergence avec le projet anglais qu’au sujet du Décan. Lord Holdernesse prépara en conséquence une nouvelle rédaction de l’article 5 qui concernait ce pays et le 21 le comité répondit aux propositions françaises dans leur ensemble.

On était presque d’accord sur tous les points, mais au moment de signer, on jugea utile (11 juin) d’envoyer Duvelaër en France pour avoir une explication plus complète sur les articles 4 et 5 et les rendre plus acceptables aux deux compagnies. Le premier visait les droits de Mahamet Ali à la nababie d’Arcate et le second les nôtres sur les circars du nord.

Duvelaër revint en conséquence à Paris et le 18 juillet il envoya au comité anglais une lettre au sujet de ces deux articles.

Notre ambassadeur ayant pris sur ces entrefaites un congé, Duvelaër revint à Londres dans les premiers jours d’août, sans instruction pour la conclusion des négociations. Aussi le 4 octobre le comité anglais constatait-il qu’on en était au même point que le 24 août.

Rien cependant n’était rompu et le 29 octobre lord Holdernesse concertait avec le comité une réponse aux observations françaises du 8 mai — réponse qui fut remise à Duvelaër le 12 novembre ; le 19, il correspondait encore avec M. de Mirepoix sur les moyens de conclure un accord entre les compagnies.

Mais l’attention était ailleurs et l’on sentait de part et d’autre que la véritable partie ne se jouait plus en Europe mais dans l’Inde, où Godeheu et Saunders devaient se trouver aux prises pour jeter les bases d’un accommodement qui pèserait beaucoup plus sur les résolutions des deux gouvernements que