Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/427

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ami qui connaît les sentiments que j’ai toujours conservés pour lui et dont je suis assuré des siens. Venez, Monsieur, je vous attends avec impatience, je vous ferai connaître combien j’estime le choix que le roi et la Compagnie ont fait de vous, combien même j’en suis flatté. Animé comme vous du bien général, vous ne trouverez chez moi que ce même zèle que vous me connaissez depuis longtemps, et toute la confiance que pourrez désirer d’un homme qui ne fait qu’obéir aux ordres de ses supérieurs et mériter d’un ami pour lequel il n’aura rien de caché. Voilà, Monsieur, quels sont les sentiments avec lesquels je vous attends ; venez donc, vous savez que la saison presse pour les expéditions de Bengale, dont j’aurai l’honneur de vous instruire à votre arrivée : vous sachant aussi près, je n’ai fait aucune disposition des troupes que le Montaran a débarquées ici.

« Quant au logement dont vous avez chargé M. Boyelleau de faire la recherche, il n’en doit être fait aucune à ce sujet ; le nouveau gouvernement est à votre disposition ; il est suffisant pour loger M. votre frère et M. votre secrétaire et je me flatte que vous ne refuserez pas la même satisfaction que j’ai eue pendant votre séjour à Bengale. Ma femme et moi attendons cette marque d’amitié de votre part.

« Je vous prie de me marquer, lorsque vous serez mouillé en rade, l’heure que vous jugerez à propos de descendre à terre.

« Ma femme et sa fille vous remercient de votre souvenir ; la première vous conserve les mêmes sentiments que vous lui avez toujours connus. Elle a comme moi la même impatience, toujours tels que vous avez vus à Bengale. Je salue M. votre frère, je serai charmé de faire connaissance avec lui.

« Je suis extrêmement sensible aux bontés que vous avez eues pour Arnaud. Je ne doute pas qu’il ait fait ses efforts pour les mériter ; je le verrai avec plaisir.

« Nous souhaitons tous les deux cette satisfaction ; mais je ne m’attendais pas de l’avoir dans l’Inde. »