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Page:Martineau - Le musicien de province, 1922.djvu/78

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LE MUSICIEN DE PROVINCE

que faisait la brise dans les arbres. L’odeur du foin coupé passait en l’embaumant, sur le chemin tranquille.

M. Grillé était parti inquiet, se demandant où il allait, nerveux comme le sont tous les malades obligés à un déplacement. Il arriva à Rûlami déjà mieux, tout ranimé par l’air qu’il respirait et le spectacle d’une nature exquise.

Une allée couverte montait de la route à la maison, suivant une pente assez raide au bout de laquelle il y avait une large esplanade bordée de plates-bandes fleuries de géraniums, avec au centre une pelouse de forme rectangulaire ornée aux encoignures de gros massifs de coléus et de pétunias.

L’habitation carrée très simple, assez élevée, occupait un coin reculé de cette espèce de terrasse et dominait la vallée de trois côtés. À l’autre extrémité, derrière de hautes haies de lauriers épais qui les dissimulaient, on devinait d’importantes servitudes.

On fit entrer M. Grillé dans le salon ; son émerveillement augmenta. Les fenêtres opposées à l’entrée s’ouvraient sur un panorama admirable. Les prairies qu’il venait de côtoyer se déroulaient à ses pieds dans toute leur beauté ; cela faisait plusieurs lieues de verdure traversées par le fleuve immense.

La ville se dessinait sur l’autre rive et les tours de la Cathédrale aux fines arêtes, sur-