Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reçues de nos ennemis dans le Bengale, que nous emportions une partie des trésors de ce royaume, regarda notre arrivée comme un don de la fortune, et crut que la Providence ne nous avoit conduits chez lui que pour le dédommager des pertes que Soudjaotdola lui avoit causées. Mais il n’avoit point de canon ; son maître les avoit tous enlevés. Comment faire ? Dès le premier jour il m’envoya un certain portugais nommé Francisque qui le servoit en qualité de chirurgien, pour me complimenter de la manière la plus pompeuse sur notre arrivée. Mrs Lenoir et D’Hurvilliers, députés auprès de lui, furent bien reçus, et le lendemain au soir je revis le sieur Francisque que le bon naturel portoit à se lier d’amitié avec nous.

La conversation roula quelque tems sur les grandes qualités du raja, sa puissance, ses richesses, sa bonne foy et tomba insensiblement sur les canons que nous avions. « Le raja seroit charmé, dit le Portugais, d’en avoir cinq ou six ; ce n’est pas qu’il en manque, mais vos canons sont européens, chose précieuse dans ce pays. C’est le plus beau présent que vous puissiez lui faire et vous sentez bien que la coutume vous oblige à lui en faire. Cependant, si vous trouvez ce présent trop fort, enfin s’il faut acheter vos canons,

    raja que depuis un an sous la domination assez effective du soubab d’Aoud. Balwant sing n’aspirait qu’à se rendre indépendant.