Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/547

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pour y construire un petit fort, mais le Gange est large en cet endroit 
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7. — Nous fimes neuf cosses qui en valoient bien dix par le tour que nous fumes obligés de prendre à cause des montagnes. Prenant sur la gauche, nous nous élevâmes au dessus de Mongheres ; de là, coupant net au Gange, nous fumes camper sous une grande tope qui est à trois portées de fusils de la forteresse.
Mongheres est une grande forteresse très irrégulière, bâtie sur roc par Aurangzeib ; elle tombe en ruine. J’y ai remarqué en 1751 des restes de beaux bâtimens qu’on a achevé de démolir pour transporter les pierres à Morshoudabad. On y voit un souterrein bien voûté qui communique au Gange, de sorte que dans le tems des débordemens, quelques bazaras ou batteaux peuvent entrer et se mettre à couvert dans la forteresse. Le dedans n’est presque point habité. Il y a beaucoup d’endroits abandonnés et couverts de bois où l’on trouve du cerf, du tigre.
Dans les terres, à la distance de deux lieues de Mongheres est un endroit nommé Atacogues, où l’on voit, aux pieds des montagnes, un petit étang quarré d’eau minérale. Y ayant été en avril 1754, j’avois trouvé l’eau d’une chaleur que la main ne pouvoit pas suporter longtems. On dit que cette eau bouille à gros bouillons en décembre et janvier, le fort de l’hyver, et qu’elle n’est que tiède en juin et juillet. À quatre ou cinq pas autour de cette eau chaude sont quatre étangs ou réservoirs plus petits,
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