Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/577

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une partie de la succession de Chotersal est encore entre les mains des fils et petit fils de Djogotradge [Jagat Raj] qui est mort l’année dernière, 1757. Le reste du Bondelkante est possédé par le raja Sawantsingue qui a eu beaucoup de peine à le conserver, et par deux ou trois petits zemindars qui se sont rendus indépendants.

Ce pays est semé de montagnes entrecoupées de ruisseaux. Il y a aussi quelques rivières assez grandes, comme le Keene [Kan]. Il y a de très belles plaines qui produisent du blé et autres grains ; on y voit peu de ris. Le pays produit beaucoup de cotton. Il y a des endroits, entr’autres Tchandely [Chanderi] à 25 cosses dans l’ouest de Chaterpour, où l’on fabrique des toiles grosses et fines, des mamoudys, qui m’ont paru beaux, et que l’on fait broder. C’est dans ce pays qu’on donne aux grosses toiles la teinture qu’on nomme Karoua, qui est un rouge foncé. Cette couleur vient d’un petit arbrisseau qu’on nomme hal, abondant dans le pays et qu’on tire aussi des environs de Sironge [Sironj]. On fait aussi dans le pays de grosses chites ; on y trouve des mines de diamans ; on fait du salpêtre. La mine de diamants est entre les mains de quelques marchands qui font les avances nécessaires pour l’exploitation, à condition que tous les diamants au dessous du prix de 500 roupies seront pour eux. Ceux au dessus sont remis à Indoupot qui les fait vendre, et cède le quart de leur valeur aux marchands. Ces diamants sont d’une très belle eau. On les transporte à Surate, à Madras, et depuis peu dans le Bengale, où les Anglois les achètent.

Les revenus du pays d’Indoupot et des descendants de Djogotradje peuvent aller à un kourour par an, sur lequel les Marates tirent le quart.

Choterpour est à peu près par les 25° 15’ Nord, et pour les 76° 40’ de longitude. C’est une assez jolie petite ville qui sert d’entrepôt. On y voit venir de tous côtés quantité