Page:Martinet - De la situation économique et de la mortalité de l’espèce bovine.djvu/10

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ses rapports avec l’économie générale de la société. Cette fonction est la production directe d’une des matières alimentaires les plus indispensables à la subsistance de l’homme. Il semblerait par conséquent, ce fait une fois constaté, que la question de l’espèce bovine ne dut présenter au zootechniste aucune difficulté économique, et qu’il n’y eut plus qu’à demander aux méthodes les moyens de spécialiser l’espèce en cet unique sens. Mais, quoique la viande soit un objet de première nécessité, il faut aussi que le prix de revient soit à la portée de tout le monde, et, pour arriver à ce but, on ne doit pas recourir à la spécialisation dans l’espèce.

Les économistes sont d’accord sur ce qu’ils appellent la situation économique, lorsqu’ils ont à s’occuper d’une production quelconque, et, sans entrer dans des détails, je rappellerai seulement qu’il s’agit de l’ensemble des circonstances de toute nature qui donnent aux produits leur valeur échangeable, par les besoins qu’elles en font naître et par les facilités qu’elles créent pour leur écoulement. La densité de la population, la fertilité du sol, l’activité de la production générale, la distance des grands centres de consommation et l’état des moyens de transport, la sécurité qu’offrent les institutions pour l’ordre et la liberté, de transaction, etc., tout cela constitue la situation économique.

La production animale obéit à la loi de toutes les productions. On peut la considérer, au point de vue de son utilité, sans y comprendre cette utilité de fantaisie basée sur l’idéal, mais celle plus certaine qui se mesure par le prix qu’on y met, Dans la plupart des cas, heu-