Page:Martinet - De la situation économique et de la mortalité de l’espèce bovine.djvu/23

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Prenons pour exemple ses effets sur l’espèce bovine, et, négligeant ceux des enzooties et des maladies saisonnières, on aura un aperçu suffisant des résultats désastreux que provoquent ces maladies sur l’espèce qui nous occupe. Les documents publiés par M. Raynal sont assez complets pour que je puisse y avoir recours. Le savant auteur dit, dans ses écrits : « Aucune épizootie, autre que celle du typhus, ne se répand aussi rapidement par contagion ; aucune n’est aussi meurtrière. On peut dire qu’à elle seule elle a exercé plus de ravages que toutes les épizooties réunies ayant atteint les mêmes espèces animales. »

Pour le démontrer, il suffira d’énoncer les chiffres de la mortalité aux différentes époques où le typhus a régné en Europe. Ces chiffres, nous avons hâte de le dire, ne sont pour la plupart qu’approximatifs, car aucun pays, à notre connaissance, ne possède des statistiques mortuaires rigoureusement établies ; mais, tels qu’ils sont produits, ils donneront une idée juste des désastres que la peste bovine entraîne à sa suite.

Faust estime la perte éprouvée par l’Europe, de 1711 à 1796 inclus, à deux cents millions de têtes de gros bétail. Voici sur quelles données il fonde son calcul ; il est utile de les faire connaître parce que les auteurs, en indiquant le chiffre sans commentaire, lui accordent une valeur absolue. L’Allemagne, dit Faust, possède 14 millions et l’Europe entière cent millions de bêtes à cornes.

Depuis 1711, chaque localité de l’Allemagne a été envahie, terme moyen, quatre fuis par le typhus ; il