Page:Martinov - De la langue russe dans le culte catholique, 1874.djvu/57

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(p. 28). À ce propos, la Gazette de Moscou ne manqua pas de faire ressortir aux yeux de la foule la haute impartialité du gouvernement et l’injustice de ceux qui l’accusaient d’en vouloir à la foi catholique. « Le fait est, ajoutait-elle non sans fierté, que maintenant, la traduction russe du catéchisme rend la doctrine romaine avec plus de précision que ne l’a fait l’original polonais. »

Plût à Dieu qu’il en fût ainsi des autres élucubrations des traducteurs officiels et même des autres parties du catéchisme considéré dans son ensemble ! Ainsi on y chercherait en vain quelque indication relative au dogme de l’Immaculée Conception qui avait été proclamé quinze ans auparavant : la seconde édition de 1870 pouvait, ce semble, en faire mention. Mais on tient à ne rien altérer.

Il existe aussi un Eucologe russe intitulé : Petit autel (altarik)[1] . C’est encore une simple traduction faite sur le texte polonais qui a été publié en 1854 par un certain Cierpinski. L’auteur anonyme des Persécutions en Lithuanie regrette que l’abbé Niemekcha, traducteur du livre, n’ait pas choisi un meilleur modèle, bien que celui-ci soit revêtu de l’approbation de l’évêque de Vilno auprès de qui Cierpinski remplissait les fonctions de secrétaire. Le traducteur eut soin d’embellir son texte de quelques prières très flatteuses pour le patriotisme russe[2], celle, par exemple, où il apprend à la jeunesse catholique (dont une grande partie se compose de Polonais, Lithuaniens, Samogitiens) la manière de prier pour la Russie, sa patrie. Il est à remarquer que, dans la prière pour l’empereur, le nom et le titre du souverain sont imprimés en caractères deux fois plus grands que le nom de Dieu, tandis que le Saint-Père n’est pas même mentionné. Dans le calendrier placé au commencement du livre, au 26 septembre, saint Josaphat, archevêque de Polotsk, mis à mort par les schismatiques, est omis et remplacé par saint Cornélius, qui s’y trouvait déjà au dix-neuvième jour du même mois.

L’Eucologe fut suivi d’un Recueil de leçons évangéliques pour les dimanches et les jours de fête, portant en tête

  1. Publié à Vilna en 1869.
  2. Dieu, bénissez la Russie, notre patrie (p. 153 et ailleurs).