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édition des œuvres de P. Corneille qui a pris place dans la Collection des Grands écrivains de la France.

La Littérature du XVIe siècle n’était pas moins familière à Marty-Laveaux que celle du XVIIe. Il l’a prouvé par les soins qu’il a donnés à une édition de Rabelais et surtout par l’exécution de cette belle édition des Poètes de la Pléiade, à laquelle il a joint, en 1896 et 1898, un appendice intitulé : La Langue de la Pléiade. Le meilleur juge d’un tel travail l’a loué dans des termes qu’il faut citer pour n’en pas affaiblir la portée :

« La belle édition des Poètes de la Pléiade, disait récemment M. Gaston Pâris, vient de recevoir son couronnement par ces deux volumes consacrés à la langue de la Pléiade. On ne peut concevoir sur cet intéressant sujet un travail plus satisfaisant, mieux compris, plus facile à consulter, plus sobre et en même temps plus complet… Ce livre apporte à l’histoire du français littéraire, pour le XVIe siècle, une contribution de premier ordre… ; il fait autant d’honneur au jugement et au goût de l’auteur qu’à sa conscience et à son savoir[1]. »

Les labeurs qu’exigeaient la préparation et l’impression d’œuvres aussi considérables et aussi consciencieuses n’empêchèrent jamais M. Marty-Laveaux de remplir avec ponctualité les devoirs que lui imposaient les missions dont il fut chargé depuis sa sortie de la Bibliothèque : à l’École des Chartes, dont il fut secrétaire-trésorier de 1868 à 1872 ; — au Comité des travaux historiques, pour lequel il rédigea de nombreux rapports, toujours très étudiés, sur diverses communications relatives à l’histoire littéraire du XVIe et du XVIIe siècle ; — dans les Commissions d’examen à l’Hôtel de Ville et dans une chaire de littérature instituée pour les aspirantes au brevet supérieur.

L’Académie française, qui l’avait choisi comme auxiliaire et archiviste, conservera le souvenir de la collaboration qu’il a apportée aux dictionnaires et à l’édition des procès-verbaux du XVIIe et du XVIIIe siècle ; elle lui restera reconnaissante de la générosité avec laquelle il lui abandonna de précieux matériaux amassés en partie par Raynouard et par Guessard.

  1. Journal des Savants, 1898, p. 318.