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Page:Marty-Laveaux - Études de langue française, 1901.djvu/268

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ESSAI SUR LA LANGUE DE LA FONTAINE

Notre examinateur soupiroit dans sa peau[1].
M. Lorin a fait la remarque suivante, qui est pleine de justesse : « Examinateur signifie ordinairement celui qui a commission d’examiner. Il est pris ici dans un sens absolu et plus général. »

Molière a dit de même :

Ô fâcheux examen d’un mystère fatal,
Où l’examinateur souffre seul tout le mal[2].

Il y a un grand nombre de substantifs de la même terminaison qui prennent ainsi chez La Fontaine une signification plus étendue que celle qui leur est donnée par les Dictionnaires. En voici plusieurs que M. Lorin n’a point recueillis :

..... Alaciel.......
..... souvent se divertissoit
Aux menus ouvrages des filles
Qui la servoient, toutes assez gentilles.
Elle en aimoit fort une à qui l’on en contoit.
Et le conteur étoit un gentilhomme
De ce logis, bien fait et galant homme[3].

Ce cousin entreprend de changer une femme !
.................
Et quel est donc ce sot entrepreneur ?[4]

S’il n’avoit entendu son compteur à la fin
Mettre la clef dans la serrure,
Les ducats auroient tous pris le même chemin[5].


Son coucheur cette nuit se retourna cent fois[6].
Le jeûneur maudit son sort[7].
  1. Liv. IV, c. VIII, 50.
  2. École des femmes, acte II, sc. vi, 6.
  3. Liv. II, c. XIV, 543.
  4. Le Florentin, sc. iii, 94.
  5. Liv. XII, fab. iii, 33.
  6. Liv. II, c. XIII, 73.
  7. Liv. II, c. XIX, 361.