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Page:Marty-Laveaux - Études de langue française, 1901.djvu/331

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PHILOLOGIE COMPARÉE SUR L’ARGOT

trouvons chez Mathurin Cordier la véritable origine de cette locution. Quine y signifie dispute et quinault celui qui a eu le dessous dans la dispute : « Il a esté victus à la grand’quine, victus est in summa disputatione, vel, in supremo certamine. Il a esté quinault le dernier, victus est in extrema quæstione. »

Dans ce langage, grillant se disait pour glissant : « Il fait icy grillant, un lieu où il fait grillant, comme là où il y a eu du sang respandu, ou comme sur la glace. »

Plusieurs de ces locutions n’appartenaient pas en propre aux écoliers ; nous apprenons que celle-ci : « Il fait du rententras » pour : il fait le sourd, il feint de ne point entendre, était fort en usage parmi le peuple de Paris. À ces expressions vulgaires se mêlaient des termes brusquement tirés du latin, soit pour faire étalage d’érudition, soit même, comme le remarque Mathurin Cordier, par suite d’une incroyable ignorance de la langue française. Toute son indignation vient du reste à propos du mot classe, qu’on ne croirait pas si nouveau ; il ne veut pas qu’on dise : « Il est de nostre classe, » mais : « Il est de nostre reigle. »

Au vocabulaire des écoliers anciens et modernes, qui, dans le livre de M. Francisque Michel, n’est guère représenté que par les mots copin et faignant, il aurait fallu joindre celui des étudiants. On promet bien un travail sur ce sujet difficile, mais il ne m’inspire pas de très grandes espérances ; voici, du reste, sur quoi elles reposent. Il a paru l’année dernière, sous ce titre beaucoup plus piquant que l’ouvrage : Cinquantes fariboles grammaticales et pittoresques à l’usage au petit monde et peut-être du grand, par un contrebandier. Au dépôt, rue Saint-Jacques, 189, une toute petite brochure de quatre pages in-8o et du prix de dix centimes ; le premier mot qu’on y trouve est bufique, synonyme de mirobolant, suivant l’auteur, et, après cette explication, on lit en