cette mort : il le savait, et s’y était résigné avec tant de calme et de fermeté, que ses amis les plus intimes l’ignoraient.
De retour seulement depuis cinq jours d’un voyage de huit cents lieues, il a été saisi tout à coup, en séance du conseil, et au milieu de ses collègues du Constitutionnel, d’une hémorrhagie tellement violente, qu’il est mort en moins de vingt minutes. D’après l’autopsie, il a été reconnu qu’un anévrisme de l’aorte avait causé sa mort.
Dumoulin s’était rendu honorable dans la société et cher à ses nombreux amis par la bonté de son cœur, son désintéressement, sa généreuse délicatesse, par cette passion d’obliger, qui ont marqué tous les instans de sa trop courte existence ; et l’on peut dire avec vérité : écrivain politique, il eut beaucoup d’adversaires ; homme, il n’eut point d’ennemis.
Il est mort à Paris, le 4 septembre 1833.
Le mausolée d’Évariste Dumoulin, quoique simple, est d’un excellent goût : il
se compose d’un cénotaphe élevé sur un stylobate, et surmonté d’un fronton, dans
le tympan duquel sont sculptées les croix de la Légion-d’Honneur et de Juillet.
Sur un panneau en marbre blanc sont gravés ces mots :
Ce monument, construit en pierre, a été exécuté par M. Guillard, marbrier.