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HENRION DE PANSEY.




Henrion de Pansey (Pierre-Paul-Nicolas, baron), premier président à la Cour de Cassation et conseiller d’État, naquit à Pansey près Chaumont (Haute-Marne) le 28 mars 1742.

Après avoir fait d’excellentes études, il se décida de suivre la carrière du barreau, et fut reçu avocat au Parlement de Paris au commencement de 1763. Il fallait de longues années pour se faire un nom dans cette honorable profession : et quoiqu’il eût déjà publié quelques ouvrages où l’on avait remarqué de profondes connaissances et un véritable talent littéraire, M. Henrion de Pansey n’était pas encore parvenu à se produire au grand jour ; déjà même il se laissait aller au découragement, et projetait d’abandonner une carrière si ingrate pour lui, quand, faisant un dernier effort, il publia un Traité des fiefs.

Cet ouvrage décida de sa réputation et de sa fortune, et lui procura une brillante clientelle dans cette partie si féconde en procès.

La révolution ayant détruit le régime féodal, M. Henrion de Pansey quitta la capitale et habita successivement Joinville et Chaumont. Nommé en 1790 administrateur du département de la Haute-Marne, il n’eut d’autres guides que la justice, l’impartialité, la modération ; aussi se concilia-t-il tous les suffrages dans une place que rendait si difficile la complication d’événemens qui se succédaient avec tant de rapidité. Mais ramené par son penchant à l’étude des lois, il professa la législation à l’École centrale de Chaumont.

Sa réputation trahit sa modestie : il fut nommé par le premier Consul juge à la Cour de Cassation, et quelque temps après l’un des présidens de cette cour : malgré les nombreuses occupations dont il était surchargé dans cette place, il sut encore rendre le peu de loisirs qu’elle lui laissait utiles à ses concitoyens, et publia deux Traités très importans qui déterminèrent l’Empereur à le nommer conseiller d’État.

Immédiatement après les événemens de 1814, M. Henrion de Pansey fut nommé par le gouvernement provisoire ministre de la justice.

Le premier acte de son administration fut de proposer au gouvernement une amnistie, et d’ouvrir les prisons aux victimes de l’oppression ; convaincu que les