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ROBERTSON.




Robertson (Étienne-Gaspard) y naquit à Liège en 1763. Son père, riche négociant, le destinait à l’état ecclésiastique ; mais la vivacité de son caractère, un goût irrésistible pour l’étude des sciences qui offrent le plus de difficultés, rendirent impraticables les projets de son père et de sa famille, et il se consacra à l’étude de la peinture qu’il cultiva avec assez de succès pour obtenir un prix.

La physique commençait à cette époque à sortir de l’oubli où elle avait été plongée, et l’abbé Nollet, par ses ouvrages, venait de démontrer que si l’étude de cette science pouvait servir à découvrir des vérités du plus haut intérêt pour les savants, elle offrait aussi aux gens du monde des délassements agréables et peu dispendieux. Robertson s’appliqua à l’étude de cette science sous ces deux rapports, et elle devint la source de sa fortune comme science d’agrément, et de sa réputation comme savant distingué. On peut regarder Robertson comme l’inventeur du galvanisme en France, puisque lorsque Volta y vint pour y démontrer la véritable théorie du galvanisme, elle y était déjà connue par plusieurs expériences de Robertson, et par plusieurs appareils nouveaux dont il était l’auteur. Ce fut lui qui, dans une séance à l’Institut, et devant Bonaparte, alors premier Consul, leva tous les doutes de l’identité du galvanisme avec l’électricité en enflammant le gaz hydrogène avec l’étincelle galvanique. On croit aussi qu’il est l’inventeur de la fantasmagorie, parce que c’est à Liège, et devant les magistrats de cette ville, qu’il fit la première expérience de ces illusions d’optique qui eurent un si prodigieux succès à Paris, à Londres, à Pétersbourg où il a résidé plusieurs années.

La mécanique ne lui a point été étrangère ; il avait fait un automate sonnant de la trompette, une gondole mécanique, un instrument qu’il nommait phonorganon et qui, placé dans une caisse sur laquelle une figure était couchée, imitait la voix de l’homme dans des mots et des phrases très-distinctement prononcés. Mais ce qui l’a fait le plus connaître, ce sont les voyages aérostatiques qu’il a faits dans une grande partie des cours de l’Europe, et même celui qu’il fit à Pékin devant l’empereur de la Chine, dans le seul but de lui faire connaître à quel point étaient poussés dans nos contrées les arts et les sciences. Les voyages aérostatiques entrepris par Robertson sont au nombre de cinquante-neuf: les plus remarquables sont celui qu’il exécuta à Hambourg, avec M. Loest, son élève, le 18 juillet 1803, et où il s’éleva à 3600 toises, le point le plus élevé de l’atmosphère où l’on soit parvenu