Page:Marty - Les principaux monuments funéraires.djvu/324

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Ce ne sont pas là les seuls titres de M. de Ségur aux hommages de la postérité ; à de grands talens, il unissait toutes les vertus sociales et privées : son bonheur se composait de celui qu’il répandait autour de lui.

Il avait épousé Mlle d’Aguesseau, petite-fille du chancelier. C’était l’alliance de deux noms dont l’un sera toujours cher à l’armée, l’autre à la magistrature. Il est mort à Paris le 27 août 1830, et a été inhumé au cimetière de Montmartre. Son monument, d’une grande simplicité, est de la forme d’une borne antique : sur un fond de marbre noir sont gravées ses armes et l’inscription suivante :

ICI REPOSE
LOUIS PHILIPPE comte DE SÉGUR D’AGUESSEAU.
pair de france, maréchal de camp.
MEMBRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE.
grand’ croix de la légion d’honneur.
et de plusieurs ordres.
Né le 11 septembre 1753, décédé le 27 août 1830.
gloire a sa famille, il fut l’ornement de la patrie.
toute sa vie appartient a l’histoire.
colonel, il porta les armes pour son pays,
dans la guerre d’amérique.
diplomate, la france lui doit son premier traité
de commerce avec la russie,
et de nobles efforts pour arrêter a berlin
la guerre de la révolution.
homme d’État, il fut membre
de cet illustre conseil d’état de napoléon
qui fit les cinq codes ; puis comme grand-officier,
comme sénateur, comme pair de france,
il éleva sans cesse dans les conseils et a la tribune
une voix éloquente et persuasive,
toujours fidèle aux principes d’une sage liberté.
enfin comme homme de lettres
et l’un des quarante de l’académie française,
notre patrie lui doit l’accroissement
de sa gloire littéraire.
quelque profonde que soit notre vive affliction,
la france entière témoignera que cet éloge
n’est point une exagération produite par la douleur.