Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/107

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cients, puisqu’ils ne le connaissent pas — ne trouvent ni un tour de phrase nouveau ni même un exemple nouveau. « La monnaie de compte, dit-il, n’est rien qu’un étalon arbitraire de parties égales, inventé pour mesurer la valeur relative d’objets à vendre. La monnaie de compte diffère totalement de l’argent monnayée (money coin) qui est le prix[1] et pourrait exister sans qu’il existât au monde une substance qui serait son équivalent proportionnel pour toutes les marchandises. La monnaie de compte rend le même service à l’égard de la valeur des objets que les degrés, minutes, secondes, etc., rendent à l’égard des angles ou des échelles pour cartes géographiques, etc. Dans toutes ces inventions la même dénomination est toujours prise comme unité. De même que l’utilité de toutes ces inventions est limitée à l’indication de la proportion, il en est ainsi de l’unité de l’argent. Elle ne peut donc pas avoir une proportion immuablement déterminée vis-à-vis d’une partie quelconque de la valeur, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas être fixée en un quantum déterminé d’or, d’argent ou de n’importe quelle autre marchandise. L’unité une fois donnée, on peut s’élever par la multiplication jusqu’à la valeur la plus grande. Comme la valeur des marchandises dépend d’un concours général de circonstances agissant sur elles et sur les caprices

  1. Prix signifie ici équivalent réel comme chez les économistes anglais du xviiie siècle