Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/116

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sur les autres marchandises et occuperaient la place qui leur appartient au marché à côté du beurre, des œufs, de la toile et du calicot, et leur valeur ne nous intéresserait pas plus que celle des diamants[1]. Devons-nous conserver notre mesure fictive des valeurs, l’or, ou bien recourir à la mesure des valeurs, le travail, et délivrer ainsi les forces productives du pays[2] ?

Puisque le temps est la mesure immanente des valeurs, pourquoi lui adjoindre une autre mesure extérieure ? Pourquoi la valeur d’échange évolue-t-elle au prix ? Pourquoi toutes les marchandises estiment-elles leur valeur dans une marchandise exclusive qui est ainsi transformée en la forme adéquate de la valeur d’échange, en monnaie ? C’était le problème qu’avait à résoudre Gray. Au lieu de le résoudre, il se figure que les marchandises peuvent être mises en rapport directement les unes avec les autres comme des produits du travail social. Or, elles peuvent se rapporter seulement les unes aux autres en qualité de marchandises. Les marchandises sont les produits immédiats de travaux privés, isolés, indépendants, lesquels dans le procès de l’échange privé doivent se confirmer comme du travail social général, autrement dit, le travail, sur la base de la production de marchandises, ne devient travail social que par l’aliénation universelle des travaux individuels.

  1. Gray, Lectures on money, etc., p. 182.
  2. L. c., p. 169.