Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/150

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s’ensuit que la quantité d’or requise pour la circulation peut baisser malgré la hausse des prix, si la masse des marchandises qui circulent diminue en une proportion plus grande que n’augmente la somme totale des prix, et qu’inversement la masse des moyens de circulation peut augmenter, si la masse des marchandises circulantes diminue, mais que la somme de leurs prix augmente en une proportion plus grande. Ainsi, de belles études de détail faites par des Anglais ont montré qu’en Angleterre, dans les premiers stades d’un renchérissement des céréales, la masse de l’argent circulant augmente, parce que la somme des prix de la masse diminuée des céréales est plus grande que n’était la somme des prix de la masse supérieure des céréales, mais qu’en même temps les autres marchandises continuent à circuler tranquillement, pendant un certain temps, aux anciens prix. À un stade postérieur du renchérissement des céréales la masse de l’argent diminue au contraire, soit qu’à côté des céréales il se vende moins de marchandises aux anciens prix, soit qu’il se vende autant de marchandises à des prix plus bas.

Nous avons vu que la quantité de l’argent circulant n’est pas seulement déterminée par la somme totale des prix des marchandises à réaliser, mais aussi par la rapidité avec laquelle l’argent circule ou accomplit la besogne de cette réalisation. Si le même sovereign fait le même jour 10 achats de marchandises, chaque fois au prix de 1 sove-