Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/211

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veloppement indépendant de la première métamorphose de la marchandise, l’argent évolué à la forme d’apparition aliénée de toutes les marchandises, par opposition au moyen de circulation qui est le mode d’existence de la marchandise sous sa forme toujours aliénable. Numéraire de réserve et trésor n’étaient de l’argent que parce qu’ils n’étaient pas moyens de circulation et ils n’étaient pas moyens de circulation par le seul fait qu’ils ne circulaient pas. Dans la fonction où nous considérons l’argent maintenant, il circule ou entre dans la circulation, mais sans servir d’instrument de circulation. En tant que moyen de circulation l’argent était toujours moyen d’achat, maintenant il agit comme non-moyen d’achat.

Dès que par la thésaurisation l’argent corporifie la richesse sociale abstraite, devient le représentant tangible de la richesse matérielle, il acquiert dans ce caractère déterminé d’argent des fonctions particulières dans le procès de circulation. Si l’argent circule en qualité de simple moyen de circulation et partant de moyen d’achat, il est sous-entendu que marchandise et argent se trouvent en face l’un de l’autre, que la même grandeur de valeur est présente d’une manière double, à l’un des pôles sous forme de marchandise, dans la main du vendeur, à l’autre pôle sens forme d’argent, dans la main de l’acheteur. Cette existence simultanée des deux équivalents à des pôles opposés, et leur changement de place simultanée, ou leur aliénation réciproque,