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Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/217

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sentir aux époques des crises commerciales[1].

À l’origine, transformer le produit en monnaie ne semble être dans la circulation qu’une nécessité individuelle pour le possesseur de marchandises, puisque son produit n’est pas pour lui une valeur d’usage mais le deviendra seulement quand il l’aura aliéné. Or, pour payer à l’échéance du terme il faut qu’au préalable il ait vendu des marchandises. Par le mouvement du procès de circulation la vente s’est transformée pour lui en une nécessité sociale. D’ancien acheteur d’une marchandise, il devient par force vendeur d’une autre marchandise, non pour acquérir de l’argent en qualité de moyen d’achat mais en qualité de moyen de paiement, la forme absolue de la valeur d’échange. Faire de la métamorphose de la marchandise en argent l’acte final, ou faire de la première métamorphose de la marchandise le but en soi, ce qui dans la thésaurisation paraissait être un caprice du possesseur de marchandises, est devenu maintenant une fonction économique. Le motif et le contenu de la vente pour payer est le contenu qui découle de la forme du procès de circulation même.

Dans cette forme de vente la marchandise effectue son déplacement et circule, tandis qu’elle ajourne sa première métamorphose, sa transfor-

  1. Luther fait ressortir la différence entre le moyen d’achat et le moyen de paiement (Note de la 2e éd. Cf. das « Kapital », Vol. I Section I. Note 96, 4e éd., p. 99).