Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/243

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Nous avons vu que l’or et l’argent ne peuvent pas satisfaire à la condition requise d’eux en leur qualité de monnaie, d’être une grandeur de valeur permanente. Ils possèdent toutefois, comme l’a déjà remarqué Aristote, une grandeur de valeur plus permanente que la moyenne des autres marchandises. Indépendamment de l’effet général d’une hausse ou d’une baisse des métaux précieux, les fluctuations du rapport de valeur de l’or et de l’argent sont d’une importance particulière, puisque tous deux servent côte à côte, sur le marché universel, de matière de la monnaie. Les causes purement économiques de ces fluctuations — les conquêtes et autres bouleversements politiques qui exerçaient une grande influence sur la valeur des métaux dans l’ancien monde n’agissent aujourd’hui que d’une manière locale et passagère — doivent être ramenées à la variation du temps de travail qu’exige la production de ces métaux. Ce temps de travail lui-même dépendra de leur rareté naturelle relative ainsi que de la difficulté plus ou moins grande de les obtenir à l’état de métal pur. L’or est, en effet, le premier métal que l’homme découvre. La nature elle-même le crée sous forme cristalline pure, sans combinaison chi-

    Comme conséquence il y eut une affluence extraordinaire aux « diggings », et le nombre de bras enlevés à l’agriculture fut si grand que l’année suivante la famine s’abattit sur le pays. (Cf. M. G. Körner, Abhandlungen von dem Alterthum des böhmischen Bergwerks, Schneeberg, 1758).