Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

valeur d’échange, à sa qualité de marchandise générale opposée à toutes les marchandises particulières. La sphère économique bourgeoise proprement dite de cette époque était la sphère de la circulation des marchandises. Et c’est au point de vue de cette sphère élémentaire qu’ils jugeaient tout le procès compliqué de la production bourgeoise, et confondaient l’argent avec le capital. L’inextinguible lutte que mènent les économistes modernes contre le système monétaire et mercantile vient de ce que ce système ébruite d’une façon naïvement brutale le secret de la production bourgeoise, à savoir qu’elle est sous la domination de la valeur d’échange. Ricardo remarque quelque part, pour en faire, il est vrai, une fausse application, que même aux époques de famine on importe des céréales, non parce que la nation a faim, mais parce que le marchand de blé fait de l’argent. Dans sa critique du système monétaire et mercantile l’économie politique pèche donc en ce qu’elle combat ce système comme une illusion, une théorie fausse et en ce qu’elle ne le reconnaît pas comme une forme barbare de son propre principe fondamental. De plus, ce système ne garde pas seulement un droit historique mais, dans des sphères déterminées de l’économie moderne, son plein droit de cité. À tous les degrés du procès de production bourgeois ou la richesse revêt la forme élémentaire de la marchandise, la valeur d’échange revêt la forme élémentaire de la monnaie, et dans toutes les phases