Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/269

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préciation, marchant de front avec la quantité croissante des signes de valeur, des billets de banque provinciaux des colonies anglaises de l’Amérique du Nord, qui se manifestait du commencement jusqu’au milieu du xviiie siècle ; plus tard, le papier-monnaie (continental bills) à cours forcé, émis par le gouvernement central de l’Amérique pendant la guerre de l’indépendance ; enfin, l’expérience faite sur une plus grande échelle encore des assignats français. La plupart des écrivains anglais de cette époque confondent la circulation des billets de banque, qui est régie par de tout autres lois, avec la circulation des signes de valeur ou des papiers d’État à cours forcé, et tandis qu’ils prétendent expliquer les phénomènes de cette circulation forcée par les lois de la circulation métallique, en fait ils déduisent inversement les lois de cette dernière des phénomènes de la première.

Nous laissons de côté les nombreux écrivains de la période de 1800-1809 pour porter de suite notre regard sur Ricardo parce qu’il résume ses prédécesseurs en même temps qu’il formule leurs vues avec plus de précision, et parce que la forme qu’il a donnée à la théorie de la monnaie domine jusqu’à ce jour la législation anglaise des Banques. Ricardo, de même que ses prédécesseurs, confond la circulation des billets de banque ou de la monnaie de crédit et la circulation de simples signes de valeur. Le fait qui le préoccupe c’est la dépréciation du papier-monnaie accompagnée de la hausse simultanée des