Chacune d’elles n’est pas seulement l’autre, n’est pas seulement la médiatrice de l’autre, mais chacune d’elles, en se réalisant, crée l’autre, se réalise comme l’autre. La consommation n’accomplit d’abord l’acte de la production qu’en achevant le produit comme produit, en le résolvant, en en consumant la forme objective, indépendante ; en faisant évoluer jusqu’à l’adresse, par le besoin de la répétition, la disposition développée dans le premier acte de la production ; elle n’est donc pas seulement l’acte final par lequel le produit devient produit, mais encore l’acte par lequel le producteur devient producteur. D’autre part, la production produit la consommation en ce qu’elle crée le mode déterminé de la consommation et puis en ce qu’elle crée le stimulus pour la consommation, la capacité même de consommation sous forme de besoin. Cette dernière identité mentionnée sous le point 3 est beaucoup discutée par l’économie à propos du rapport de l’offre et de la demande, des objets et des besoins, des besoins créés par la société et des besoins naturels.
Ceci dit, rien de plus simple pour un hegélien que de considérer la production et la consommation comme identiques. Et c’est ce qui a été fait, non seulement par des gens de lettres socialistes, mais aussi par des économistes politiques, par exemple, par Say, sous la forme que voici : si l’on considère un peuple ou encore l’humanité in abstracto — sa production est sa consommation. Storch a démontré l’erreur de Say, en faisant observer qu’un peuple ne consomme pas son produit net mais crée aussi des moyens de production, du capital