Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/42

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trui. N’étant point valeur d’usage pour son propre possesseur, elle est valeur d’usage pour les possesseurs d’autres marchandises. Si non, son travail a été inutile et le produit de son travail n’est pas une marchandise. D’autre part, il faut qu’elle devienne valeur d’usage pour lui-même, car ses moyens de subsistance existent hors d’elle, dans les valeurs d’usage de marchandises étrangères. Pour devenir comme valeur d’usage, il faut que la marchandise se trouve en face du besoin particulier qu’elle peut satisfaire. Les valeurs d’usage des marchandises deviennent donc comme valeurs d’usage par cela qu’elles changent universellement de places, passant de la main où elles sont moyen d’échange dans la main où elles sont objet d’utilité. C’est seulement par cette aliénation universelle des marchandises que le travail qu’elles contiennent devient du travail utile. Dans ce procès où les marchandises se rapportent les unes aux autres en qualité de valeurs d’usage, elles n’acquièrent point une nouvelle fixité de forme économique. La forme déterminée qui les caractérisait en tant que marchandises disparaît plutôt. Le pain, en passant de la main du boulanger dans la main du consommateur, ne change pas son mode d’existence comme pain. C’est l’inverse ; c’est le consommateur, le premier, qui se rapporte au pain comme à une valeur d’usage, comme à cet aliment déterminé, tandis que dans la main du boulanger il était le support d’un rapport économique, un objet sen-