Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/62

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Toutefois il prend la valeur d’échange pour ce qu’elle paraît être dans le procès d’échange des marchandises, pour de la monnaie, et la monnaie elle-même pour une marchandise existante, de l’or et de l’argent. Imbu des notions du système moné-

    deur de l’Angleterre sont contingents et surmontables). Un humour original coule de source dans tous ses écrits. Ainsi, il montre que les choses se passaient sans sorcellerie quand la Hollande, qui était alors le pays modèle pour les économistes anglais, comme l’Angleterre l’est présentement pour les économistes continentaux, conquit le marché du monde « without such angelical wits and judgments as some attribute to the Hollanders » (l. c., p. 175-176) (sans cet esprit et ce jugement angéliques que d’aucuns attribuent aux Hollandais). Il défend la liberté de conscience qui est la condition du commerce, « parce que les pauvres sont laborieux et regardent le travail et l’industrie comme un devoir envers Dieu, aussi longtemps qu’on leur permet seulement de croire que s’ils possèdent moins de richesse, ils ont plus d’esprit et d’intelligence dans les choses divines, ce qu’ils considèrent comme appartenant en propre aux pauvres ». Le commerce « n’est donc pas lié à un genre de religion quelconque, il l’a toujours été plutôt à la partie hétérodoxe de l’ensemble ». Il préconise des contributions publiques en faveur des filous, parce que mieux vaut pour le public se taxer soi-même au profit des filous que de se laisser imposer des taxes par eux. Par contre, il repousse les impôts qui font passer la richesse des gens industrieux à ceux qui « ne font que manger, boire, chanter, jouer, danser et faire de la métaphysique. » Les écrits de Petty sont presque des raretés en librairie et n’existent qu’épars dans de vieilles et mauvaises éditions, chose d’autant plus bizarre que William Petty n’est pas seulement le père de l’économie politique anglaise, mais encore l’ancêtre de Henry Petty, alias Marquis of Lansdowne, le Nestor des Whigs anglais. Il est vrai que la famille Lansdowne ne