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et la quantité de travail qui suffit pour satisfaire ce besoin »[1]. Sismondi n’est plus embarrassé par la notion de Boisguillebert, que le travail créateur de valeur d’échange est falsifié par l’argent, mais, comme Boisguillebert dénonçait l’argent, il dénonce le grand capital industriel. Si, avec Ricardo, l’économie politique tire sans crainte ses dernières conséquences et s’achève ainsi, Sismondi parachève cet achèvement en ce qu’il représente les doutes qu’elle a d’elle-même.

Comme Ricardo, en donnant à l’économie politique sa forme achevée, a le plus nettement formulé et développé la détermination de la valeur d’échange par le temps de travail, c’est naturellement sur lui que se concentre la polémique des économistes. Si l’on dépouille cette polémique de sa forme souvent inepte[2] elle se résume dans les points suivants :

1o Le travail lui-même a une valeur d’échange et des travaux différents ont des valeurs d’échange différentes. Faire de la valeur d’échange la mesure de la valeur d’échange est un cercle vicieux, puisque la valeur d’échange qui sert à mesurer, aura besoin à son tour d’une mesure. Cette objection se résout dans le problème : donné le temps de tra-

  1. Sismondi, l. c., p. 163-166.
  2. Elle est la plus inepte peut-être dans les annotations de J.-B. Say à la traduction française par Constancio de Ricardo, et la plus pédantesquement prétentieuse dans la Theory of Exchange, London, 1858, de M. Mac Leod.