Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/105

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ment vers l’arrêt de son mouvement, car elle ne séjourne dans le concret que le temps de donner une apparence concrète au moment spéculatif, lequel est aussitôt affirmé par le philosophe comme le concret comme tel. Pour Marx, le concret récuse le spéculatif. Il est seul à posséder le mouvement dialectique car l’idéologie n’a pas d’histoire, elle n’est que le reflet inversé de l’histoire.

— Le mouvement dialectique du réel concret tel qu’il définit l’histoire. Le schéma de cette dialectique était donné dans les textes de 1839-1841, combiné avec la théorie de l’alternance. Un tel mouvement est bien celui de la négativité, mais d’une négativité pensée en elle-même et non soumise à l’immobilité bienheureuse du spéculatif.

— La liaison constitutive des deux moments du concret, la nature (au sens le plus large qui englobe aussi la société) et l’homme. « Dialectique » veut dire ici qu’aucun moment ne saurait être envisagé indépendamment de l’autre, que c’est la relation mutuelle et l’alternance des rapports qui constituent le concret comme totalité dialectique. Seul le concept de production permet de penser cette alternance dialectique concrète. Le pur naturalisme feuerbachien, imprégné d’immobilité spéculative, en est incapable. Ce niveau de définition du dialectique représente la « solution » au problème de la Dissertation de 1841.

II. La reconnaissance de la production suppose une double transformation :

— Celle de la conscience immédiate en conscience critique, transformation qui s’effectue grâce à la production scientifique, appropriation du réel par la pensée.

— Celle de la nature étrangère en nature humanisée, c’est-à-dire de la production aliénée en production humaine.

III. En conséquence, l’itinéraire de Marx nous paraît être un débat, sans cesse repris et développé, entre deux exigences : penser ensemble les moments de la nature et