surtout les stoïciens[1], se trouve à la vérité aussi chez Aristote[2], mais celui-ci indique non moins l’identité des deux expressions[3]. Il enseigne même expressément que στοιχεῖον désigne surtout l’atome[4]. De même, Leucippe et Démocrite appellent eux aussi « στοιχει̃ον » le πλῆρες καὶ κενὸν[5] (le plein et le vide).
Chez Lucrèce, dans les lettres d’Épicure que l’on trouve chez Diogène Laerte, dans le Colotès de Plutarque[6], chez Sextus Empiricus[7], les propriétés sont attribuées aux atomes eux-mêmes, et c’est pour cela qu’ils ont été déterminés comme se supprimant eux-mêmes.
Mais s’il apparaît antinomique que des corps qui ne sont percevables que par la raison soient doués de qualités spatiales, il est bien plus antinomique que les qualités spatiales elles-mêmes ne puissent être perçues que par l’entendement[8].
Pour fonder davantage son opinion, Schaubach cite enfin le passage suivant de Stobée : Ἐπίκουρος… τὰ πρῶτα (…σώματα) μὲν ἁπλᾶ, τὰ δὲ ἐξ ἐκείνων συγκρίματα πάντα βάρος ἔχειν[9]. À ce passage de Stobée, on pourrait encore ajouter les passages suivants, dans lesquels les ἄτομα στοιχεῖα sont mentionnés comme une espèce particulière d’atomes (Plutarque : De placitis Philosophorum I 246 et 249, et Stobée : Eclog. phys. I, p. 5)[10]. Il n’est d’ailleurs aucunement affirmé dans ces passages que les atomes originels soient sans grandeur, sans figure et sans pesanteur. On n’y parle, au contraire, que
- ↑ Ibid. VII 134.
- ↑ Arist. met. V 1.3 (1012 b 34-1013 a 23 et 1014 a 26-1014 b 15).
- ↑ Cf. ibid.
- ↑ Ibid. V 3 (1014 a 26-1014 b 15).
- ↑ Ibid. 985 b 4 sq.
- ↑ Diog. X 54 ; Plut., adv. Colot. 1111,8.
- ↑ Sextus Empiricus : adv. dogm. IV 42.
- ↑ Euseb. XIV. 773, 749.
- ↑ Épicure (dit) que les corps primordiaux sont simples, mais que ceux qui résultent de leur composition possèdent tous la pesanteur.
- ↑ Pseudoplut. I 7, 882 A et I 12,883 A ; Stob. ecl. I, XXII 3 a (§ 496) et I, I 29 b (§ 66).