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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/117

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guerre entre les masses démocratiques et révolationnaires et l’armée, eut lieu à Francfort. Quoique ce ne fût qu’une escarmouche secondaire, c’était le premier succès de quelque importance remporté par les troupes sur l’insurrection, et il produisit un grand effet moral. La Prusse autorisa, et les raisons en sont tout à fait claires, le Gouvernement imaginaire établi par l’Assemblée nationale de Francfort, à conclure avec le Danemark un armistice, qui non seulement livrait les Allemands du Schleswig à la vengeance des Danois, mais reniait complètement les principes plus ou moins révolutionnaires dont, de l’avis général, il s’agissait dans la guerre danoise. L’Assemblée de Francfort rejeta cet armistice à une majorité de deux ou trois voix. Ce rejet fut suivi d’un semblant de crise ministérielle, mais trois jours après, l’Assemblée revint sur son vote, décidée maintenant à l’annuler et à reconnaître l’armistice. Cet acte honteux souleva l’indignation du peuple. Des barricades furent élevées ; mais déjà des troupes suffisantes étaient dirigées sur Francfort et, après un combat de six heures, l’insurrection fut écrasée. Des mouvements analogues, mais d’une importance moindre, eurent lieu, à propos du même événement, dans d’autres parties de l’Allemagne (Bade, Cologne) ; ils furent également vaincus.

Cet engagement préliminaire donna au parti contre-révolutionnaire un grand avantage : le seul Gouvernement qui tirait, au moins en apparence,