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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/148

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motifs les plus forts d’une action énergique et passionnée. Il est hors de doute que, dans chaque lutte, celui qui relève le gant risque d’être battu ; mais est-ce une raison suffisante pour qu’il s’avoue vaincu et se soumette au joug sans tirer l’épée ?

Dans une révolution, celui qui commande une position décisive et la rend, au lieu de forcer l’ennemi à essayer ses forces en l’attaquant, mérite toujours d’être traité comme un traître.

Le même décret du roi de Prusse, qui dissolvait l’Assemblée constituante, proclamait une nouvelle constitution, basée sur le plan rédigé par un Comité de cette Assemblée, mais augmentant sur quelques points les pouvoirs de la couronne et, sur quelques autres, rendant douteux ceux du Parlement. Cette constitution établissait deux Chambres qui devaient bientôt se réunir pour la confirmer et la reviser.

Nous avons à peine besoin de demander où était l’Assemblée nationale allemande pendant la lutte « légale et pacifique » des constitutionnalistes prussiens. Elle était, comme d’habitude, à Francfort, occupée à adopter de pâles résolutions contre les actes du Gouvernement prussien et à admirer le « spectacle imposant de la résistance passive, légale et unanime de tout un peuple contre la force brutale ». Le Gouvernement central envoya à Berlin des commissaires pour s’interposer entre le ministère et l’Assemblée ; mais ils eurent le même sort que leurs prédécesseurs à Olmütz et furent poliment éconduits. La gauche de l’Assem-