Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/173

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de soutenir la Constitution impériale et l’Assemblée nationale par la force des armes s’il le fallait.

À Cologne, une réunion des délégués de tous les conseils municipaux de la Prusse Rhénane se tint dans le même but. Dans le Palatinat, à Bergen, à Fulda, à Nuremberg, dans l’Odenwald, les paysans se rassemblaient par milliers et se trouvaient gagnés par l’enthousiasme. Pendant ce temps, en France, l’Assemblée constituante était disssoute, et les nouvelles élections se préparaient au milieu d’une violente agitation, tandis qu’à la frontière Est de l’Allemagne les Hongrois, repoussaient, dans l’espace d’un mois, par une succession de brillantes victoires, le flot de l’invasion autrichienne, depuis la Theiss jusqu’à la Leitha ; on s’attendait tous les jours à les voir prendre Vienne d’assaut. C’est ainsi que, l’imagination populaire étant de tous côtés excitée au plus haut point, et la politique agressive des Gouvernements se manifestant tous les jours plus nettement, une violente collision était inévitable et, seule l’imbécillité peureuse pouvait se persuader que la lutte se terminerait pacifiquement. Mais cette peureuse imbécillité était très largement représentée à l’Assemblée de Francfort.


Londres, juillet 1852.