Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/177

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Landwehr refusa de marcher, prit possession des arsenaux et s’arma elle-même pour la défense de la Constitution impériale. Dans le Palatinat, le peuple s’empara des fonctionnaires du Gouvernement bavarois et de la caisse publique et nomma un Comité de défense qui plaça la province sous la protection de l’Assemblée nationale. Dans le Wurtemberg, le peuple obligea le roi à reconnaître la Constitution impériale et, dans le duché de Bade, unie au peuple, força le grand-duc à s’enfuir et créa un Gouvernement provincial. Dans les autres parties de l’Allemagne, le peuple n’attendait que le signal décisif de l’Assemblée nationale pour se lever les armes à la main et se mettre à sa disposition.

La situation de l’Assemblée nationale était beaucoup plus favorable qu’on n’aurait pu l’attendre de son ignoble passé ! La partie occidentale de l’Allemagne avait pris les armes en sa faveur ; les troupes hésitaient partout ; dans les petits États, elles étaient incontestablement favorables au mouvement. L’Autriche était affaiblie par les victoires des Hongrois, et la Russie — cette force de réserve des Gouvernements allemands — rassemblait toutes ses troupes pour soutenir l’Autriche contre les armées magyares. La seule nation qu’il fallait soumettre, était la Prusse, et, vu les sympathies révolutionnaires qui existaient dans ce pays, il y avait quelque chance d’atteindre ce but. Tout dépendait ainsi de la conduite de l’Assemblée.