Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/189

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par quelques hommes an coup d’œil plus pénétrant, tels que Brentano.

Quant au côté militaire de l’affaire, jamais opérations ne furent conduites d’une façon plus négligente et plus stupide que sous le commandement de Sigel, général en chef de Bade, ex-lieutenant de l’armée régulière. La confusion régnait partout, toutes les bonnes occasions étaient perdues, tous les moments précieux étaient négligés pour des projets colossaux, mais impraticables, et lorsqu’au Polonais capable, Mieroslavski, prit le commandement, l’armée était désorganisée, battue, démoralisée, mal approvisionnée et avait devant elle un ennemi quatre fois plus nombreux ; il ne pouvait faire rien d’autre que de livrer, à Waghäusel, une bataille glorieuse, mais sans succès, d’organiser une retraite intelligente, et de livrer une dernière bataille désespérée sous les murs de Rastadt et de céder.

Comme dans toutes les guerres insurrectionnelles où les armées sont composées à la fois de soldats bien exercés et de conscrits inexpérimentés, il y eut dans l’armée révolutionnaire beaucoup d’héroïsme, en même temps que beaucoup de panique, très peu militaire et souvent incompréhensible ; mais, tout imparfaite qu’elle devait nécessairement être, elle eut au moins cette satisfaction qu’un nombre quatre fois supérieur, ne fut pas capable de la battre et que cent mille hommes de troupes régulières com-