Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/252

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sance politique s’échapper de ses mains dès que la couronne, la bureaucratie, l’armée perdaient leurs privilèges féodaux. Et l’Assemblée nationale voulait détruire ces privilèges. Rien d’étonnant donc à ce que l’armée, la bureaucratie, et la noblesse unies aient poussé la couronne à un coup de force. Rien d’étonnant que la couronne, qui savait combien son propre intérêt était étroitement lié à l’existence de l’ancienne société féodale et bureaucratique, se soit laissé entraîner à un coup de force. La couronne était le représentant de la société féodale et bureaucratique, comme l’Assemblée nationale était le représentant de la société bourgeoise moderne. Les conditions d’existence de cette dernière exigent que la bureaucratie et l’armée, de maîtresses qu’elles étaient du commerce et de l’industrie tombent au rang d’instruments, de simples organes du négoce bourgeois. La société moderne ne peut tolérer que l’agriculture soit entravée par les privilèges, que l’industrie soit gênée par la tutelle de la bureaucratie. Cela contredit à son principe vital, à la libre concurrence. Elle ne peut tolérer que les conditions du commerce étranger au lieu d’être déterminées par les intérêts de la production nationale le soient par les considérations de la politique internationale des cours. Elle doit subordonner l’administration financière aux conditions de production, tandis que l’ancien État doit subordonner la production aux besoins de la royauté de droit divin.