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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/275

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nuit à la Jacobus Benedey, finit par tomber dans un sommeil complet. Quand, en 1840, la police perquisitionna dans quelques sections, en Allemagne, elle n’était plus qu’une ombre. La nouvelle Ligue, au contraire, se développa relativement assez vite. À l’origine, elle n’était qu’un rejeton allemand du communisme ouvrier français qui se reliait à la tradition babouviste et se constituait à cette époque à Paris. La communauté des biens était réclamée parce qu’elle était la suite nécessaire de l’égalité. Les buts poursuivis par la Ligue étaient les mêmes que ceux des sociétés secrètes de Paris en ce moment : groupes de propagande, conspirations où Paris était toujours considéré comme le centre de l’action révolutionnaire, bien que, à l’occasion, la préparation de soulèvements, en Allemagne, ne fût nullement exclue. Mais, comme Paris continuait à rester le champ de bataille décisif, la Ligue n’était, en somme, guère plus que la branche allemande des sociétés secrètes françaises, surtout de la Société des saisons, dirigée par Barbès et par Blanqui, avec laquelle elle se trouvait en relations étroites. Les Français marchèrent, le 12 mai 1839 ; les sections de la Ligue tirent cause commune et furent ainsi entraînées dans la défaite.

Parmi les Allemands, Karl Schapper et Heinrich Bauer furent pris. Le Gouvernement de Louis-Philippe se contenta de les expulser après une assez longue détention. Tous deux se rendirent à