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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/285

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l’époque. Le communisme chez les Français et les Allemands, le chartisme chez les Anglais ne paraissaient plus être quelque chose de fortuit qui aurait fort bien pu ne pas exister. Ces mouvements devenaient maintenant un mouvement de la classe opprimée des temps modernes, du prolétariat. C’étaient désormais des formes plus ou moins développées de la lutte historiquement nécessaire que cette classe devait mener contre la classe dominante, la bourgeoisie. C’étaient des formes de la lutte des classes, mais qui se distinguaient de toutes les luttes précédentes par ceci : la classe actuellement opprimée, le prolétariat, ne peut effectuer son émancipation sans délivrer toute la société de sa division en classes, sans l’émanciper des luttes de classes. Le communisme ne consistait plus dans la création d’un idéal de société aussi parfait que possible ; il se résolvait en une vue nette de la nature, des conditions et des buts généraux de la lutte menée par le prolétariat.

Nous n’avions nullement l’intention de communiquer les nouveaux résultats scientifiques exclusivement au monde « savant » par l’intermédiaire de gros volumes. Au contraire. Nous nous trouvions tous deux déjà profondément engagés dans le mouvement politique ; nous avions quelque accointance avec les gens célèbres, de l’Allemagne occidentale en particulier, nous étions en contact avec le prolétariat organisé. Notre devoir était de fonder scientifiquement notre conception. Mais