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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/292

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diatement. Peu de semaines avant la révolution de Février, on l’envoya à l’impression, à Londres. Depuis il a fait le tour du monde. On l’a traduit dans presque toutes les langues. Il sert, aujourd’hui encore, dans les pays les plus différents, de fil conducteur au mouvement prolétarien. L’ancienne devise de la Ligue : « Tous les hommes sont frères », se voyait remplacée par le nouveau cri de guerre, qui proclame ouvertement le caractère international de la lutte : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous. » Dix-sept ans plus tard, ce cri de bataille, devenu celui de l’Association internationale des Travailleurs, retentit par le monde et le prolétariat militant de tous les pays l’a inscrit aujourd’hui sur son drapeau.

La révolution de Février vint à éclater. Le Conseil central qui, jusqu’alors, siégeait à Londres, transféra aussitôt ses pouvoirs au cercle directeur de Bruxelles. Mais cette décision fut prise à un moment où régnait déjà dans cette ville un état de siège effectif. Les Allemands, en particulier, étaient dans l’impossibilité de se réunir. Nous étions tous sur le point de partir pour Paris. Le nouveau Conseil central résolut de se dissoudre aussitôt, de transférer à Marx tous ses pouvoirs et de l’autoriser pleinement à constituer immédiatement, à Paris, un nouveau Conseil central. À peine les cinq personnes qui avaient pris cette décision (3 mars 1848) se furent-elles séparées que la police fit irruption dans le logement de Marx, l’empri-