Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il n’en est pas moins prouvé maintenant que la Ligue a été une excellente école de l’activité révolutionnaire. Dans les pays rhénans, où la Neue rheinische Zeitung constituait un centre solide, dans le Nassau, dans la Hesse rhénane, partout les membres de la Ligue se trouvaient à la tête du mouvement démocratique le plus avancé. Il en était de même à Hambourg. Dans l’Allemagne du Sud, la prédominance de la petite bourgeoisie démocratique était un obstacle. À Breslau, Wilhelm Wolff déploya son activité avec beaucoup de succès jusque dans l’été de 1848. Il obtint un mandat silésien de représentant au Parlement de Francfort, Enfin, à Berlin, le typographe Stephan Born, qui déjà, à Bruxelles et à Paris, s’était montré très actif, fonda une « Fraternité ouvrière » qui prit assez d’extension et subsista jusqu’en 1850. Born, jeune homme plein de talent, mais qui était trop pressé de devenir une sommité politique, « fraternisa » avec toutes sortes de gens pour arriver à rassembler le plus de monde possible. Ce n’était nullement l’homme qui pouvait mettre l’unité dans les tendances opposées, apporter la lumière dans le chaos. Dans les publications officielles de cette Association, les idées professées dans le manifeste communiste se rencontrent pêle-mêle avec les souvenirs se rattachant aux anciennes corporations, des débris de Proudhon et de Louis Blanc, avec le protectionisme, etc. ; breton voulait être tout. On organisa surtout des grèves, des coopératives de