Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/314

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arriver de suite au pouvoir, ou alors aller nous coucher. » Alors que nous attirons l’attention des ouvriers allemands sur l’état informe du prolétariat d’Allemagne, vous flattez de la façon la plus lourde le sentiment national et le préjugé corporatif des artisans allemands, ce qui, sans nul doute, est plus populaire. De même que les démocrates avaient fait du mot peuple un être sacré, vous en faites autant du mot prolétariat. Comme les démocrates, vous substituez à l’évolution révolutionnaire la phrase révolutionnaire, etc, etc. »

M. Schapper disait textuellement dans sa réponse : « J’ai exprimé l’opinion que l’on me combat ici parce qu’en cette matière je suis un enthousiaste. Il s’agit de savoir si, au début même, nous décapiterons ou nous serons décapités (Schapper promit même d’être décapité dans un an, c’est-à-dire le 15 septembre 1851). En France, les ouvriers arriveront et, grâce à cela, nous arriverons aussi en Allemagne. S’il n’en était pas ainsi, je me tiendrais alors tranquille et je pourrais avoir une position matérielle tout autre. Si nous arrivons, nous pourrons employer des mesures telles que nous assurerons la domination du prolétariat. Je suis un fanatique de cette opinion ; mais le Comité central a voulu le contraire, etc., etc. »

On le voit, ce n’étaient pas des motifs personnels qui divisaient le Comité central. Il serait d’ailleurs également faux de parler ici de divergences de principes. Le parti Schapper-Willich