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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/54

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confédération avec un nouveau pacte fondamental et un nouveau Parlement fédéral, sous la protection de la Prusse, et d’incorporer les États insignifiants dans les États plus grands. Tout cela devait se mettre à exécution au moment où la Prusse prendrait place parmi les monarchies constitutionnelles, établirait la liberté de la presse, adopterait une politique indépendante de celle de la Russie et de l’Autriche, et fournirait ainsi aux constitutionnalistes des États plus petits la possibilité d’exercer un contrôle réel sur leurs Gouvernements représentatifs. L’inventeur de ce plan était le professeur Gervinus, de Heidelberg (Bade). Ainsi l’émancipation de la bourgeoisie prussienne devait être le signal de celle des classes moyennes de l’Allemagne en général, et présider à la formation d’une alliance, offensive et défensive en même temps, contre la Russie et contre l’Autriche. L’Autriche était, comme nous allons le voir, considérée comme un pays entièrement barbare sur lequel on ne connaissait que peu de choses, et ce peu de choses n’était pas en faveur de sa population ; aussi l’Autriche n’était-elle pas regardée comme une des parties essentielles de l’Allemagne.

Quant aux autres classes de la société dans ces petits États, elles ont suivi, avec plus ou moins de rapidité, le réveil de leurs semblables en Prusse. Les boutiquiers étaient de plus en plus mécontents de leurs Gouvernements respectifs, des augmentations d’impôts, de la réduction de ces