action dans les profondeurs avant de la faire sentir soudainement et violemment à la surface. On ne peut jamais atteindre à une vue claire sur l’histoire économique d’une période donnée pendant cette période même ; on n’y parvient qu’après coup, quand les matériaux ont été rassemblés et examinés. La statistique est ici une ressource nécessaire et elle ne vient qu’après. Aussi, dans l’histoire contemporaine courante, ne se voit-on que trop souvent forcé de regarder comme constant le facteur décisif et de considérer comme invariable, comme s’appliquant à toute la période, la situation économique que l’on a rencontrée au début de cette période. Ou bien encore, on se trouve contraint de ne s’arrêter qu’aux variations de cette situation qui proviennent d’événements manifestes, variations qui, par suite sont elles-mêmes évidentes. La méthode matérialiste ne devra donc se borner que trop souvent à ramener les conflits politiques aux luttes d’intérêts éclatant entre les classes sociales ou les fractions de ces classes que l’on rencontre et qui découlent du développement économique, se contenter de démontrer que les divers partis politiques sont l’expression politique plus ou moins adéquate de ces mêmes classes et fractions de classes.
« Il va de soi qu’en faisant ainsi nécessairement abstraction des variations simultanées survenues